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FEMMES EN MARCHE POUR L'AFGHANISTAN
FEMMES EN MARCHE POUR LAFGHANISTAN A linitiative de lAssociation NEGAR, Shoukria Haidar et Patricia Lalonde Constance
Borde, Women's Caucus Ellie Schaffer, Comité Kosovo --------------
A la rencontre des femmes afghanes, des fleurs et des larmes par Patricia Lalonde et Elizabeth Cazaux
Nous étions 45 femmes habitant en Occident,
dont quelques afghanes réfugiées en France ou aux Etats-Unis
à partir de Paris via Moscou vers Douchanbé, Tadjikistan pour soutenir
nos surs afghanes dans lélaboration de la charte des droits essentiels
de la femme afghane.
Larrivée à Douchanbé au soir
du lundi 26 juin fut un choc émotionnel intense pour nous toutes. Plusieurs
dizaines dafghanes réfugiées à Douchanbé ainsi que leurs enfants habillés
en costume traditionnel nous accueillaient avec des fleurs et des larmes.
Mahila, Nasreen, Chekeba, Maliha, afghanes réfugiées en Occident, complètement
submergées par lémotion de retrouver leurs surs, se retrouvaient
subitement replongées dans leur langue maternelle et leur civilisation. Et
nous, femmes occidentales, retrouvions le plaisir de partager des larmes de
fraternité et de pouvoir manifester sans fausse pudeur nos sentiments.
La plupart de ces femmes qui nous accueillirent
et qui allaient nous accompagner pendant ces quelques jours ne portaient aucun
tchadri ou quelconque autre marque visible dun islam étouffant et sinistre.
Quelques-unes portaient le traditionnel voile de soie blanche, et beaucoup
allaient tête nue
.. Nous étions loin du cliché sinistre de la femme
afghane vivant à Kaboul et de son cortège de misères. Les fillettes avaient
revêtu leurs habits traditionnels aux couleurs éclatantes, rouge, vert, bleu,
chamarrés et dorés, et ce qui aurait dû être un moment dobservation
mutuelle se transforma rapidement en une joyeuse pagaille organisée à lafghane !
Après avoir péniblement retrouvé nos
valises et un minimum de retenue, nous avons enfin pu gagner lhôtel
où nous allions nous régaler dun repas traditionnel afghan, dont lexcellence
ravit le palais des gourmandes françaises !
Mardi
27 juin Compte-rendu
1ère journée de conférence
Après avoir beaucoup papoté et peu
dormi, nous nous sommes retrouvées, environ 200 femmes afghanes et 45 occidentales, pour débuter nos travaux dans la salle de conférence
de lhôtel Avesto. Après que M. Abdul Rashid Aryanfar, attaché de lambassade
de lEtat Islamique dAfghanistan nous ait souhaité la bienvenue,
la conférence fut ouverte par les discours de Shoukria Haidar, présidente
de NEGAR à linitiative de cette marche, Chekeba Hachemi, Patricia Lalonde
et Constance Bordes qui expliquèrent à lassemblée le but de cette réunion :
établir une charte des droits essentiels de la femme afghane et obliger les
gouvernements présents et à venir en Afghanistan, à la ratifier et à la respecter.
Les Afghanes présentes, professeurs,
médecins, infirmières, dentistes, ingénieurs, directrices de collège et décoles
, vinrent à la tribune exposer les problèmes actuels et affirmer leur désir
de faire changer les choses, et de faire entendre la voix de toutes les afghanes,
au-delà des clivages ethniques ou politiques.
Après avoir entendu des témoignages
émouvants, et perçu la volonté et la dignité de toutes ces femmes, lintervention
de Khalida Messaoudi, députée algérienne, résistante contre la terreur des
islamistes dans son pays, fut un des moments forts de cette journée.
Khalida évoqua la sororité des femmes
algériennes avec les femmes afghanes. « Je vous sens et je
vous ressens » . Elle expliqua quen terrorisant les femmes,
les islamistes veulent terroriser la société pour instaurer un régime construit
sur la négation des droits des femmes, et par conséquent sur la négation de
la liberté.
Rappelant que 10 000 Algériens islamistes
avaient été formés en Afghanistan, elle donna la liste effroyable des victimes
de la barbarie islamiste : 12 698 femmes assassinées, 1038 enfants tués,
35 000 veuves, et 3 000 femmes qui ont survécu à des viols, plus de 500 000
enfants orphelins, 850 écoles ou universités détruites, 20 milliards de dollars
de destruction.
« Contre cet acharnement barbare
contre les femmes, je suis heureuse de vous dire que les femmes et le peuple
algériens ont résisté
Je suis ici pour vous dire que seuls la résistance
et le combat payent, nous navons pas dautre solution. Je suis
ici aujourdhui, parce que nous appartenons à la même culture musulmane.
Ceci nest pas un problème dIslam, mais un problème de profits
pour des pays démocratiques qui ne veulent pas que des pays comme lAlgérie
ou lAfghanistan profitent de leurs ressources.
La cause est dans les intérêts internationaux
et politiques : il y a des régimes musulmans, tels que lArabie
Saoudite et les pays du Golfe, qui sont les alliés des puissances occidentales.
Ils veulent empêcher lavènement de la démocratie dans dautres
pays musulmans.
La liberté na pas de prix !
Je sais que les hommes et les femmes libres afghans apporteront la preuve
quils peuvent apporter la démocratie pour leur pays.
Je crois en la solidarité, parce que jai appris que lantidote contre la mort, cest la solidarité et je suis heureuse dêtre avec des femmes françaises et américaines pour dire à lOccident : Tu es responsable de ce qui arrive
en Afghanistan, et donc, tu es responsable de trouver la solution ».
Hassina Sherjan Samad, journaliste
aux Etats-Unis, rappela que le problème des femmes afghanes était un problème
politique. « Il faut que les femmes afghanes soccupent de la
politique intérieure et extérieure. On peut travailler ensemble. Nous avons
besoin de nous aider. A lextérieur, nous pouvons transmettre vos paroles
. »
Mme Bakshi, professeur au Tadjikistan,
rappela quêtre réfugiée nétait pas un acte volontaire, cest
un acte obligé. « La situation de la population afghane empire à
l heure actuelle. Il y a de plus en plus de réfugiés. Les réfugiées
afghanes au Tadjikistan profitent du système éducatif du pays, et ont reçu
lautorisation du gouvernement tadjik douvrir des écoles en langue
persane. Les jeunes réfugiées font leur scolarité dans leur langue originelle :
le persan.
LAfghanistan est devenu le centre dentrainement des terroristes du monde entier. Les portes des écoles sont fermées aux filles en Afghanistan et ne sont guère plus ouvertes pour les garçons. Tout ceci se fait au nom de lIslam, toutes ces exactions se font au nom de lIslam. LONU et toutes les organisations humanitaires sont dans un silence absolu. Dans ces organisations, il y a peut-être des états démocratiques qui veulent cet état de chaos.
Tout le monde sait très bien que le Pakistan singère dans cette situation et personne ne fait rien pour larrêter. Au nom des groupes de femmes afghanes, il est temps de cesser de parler dans le vide, et que les actes se substituent aux paroles »
Mme Saysona, directrice du Lycée Samaniyan
, explique que les Talibans avec leur loi ont transformé lAfghanistan
et mettent en danger la culture du pays mais également la sécurité du monde
entier avec la production massive de drogue. « Les Talibans se préparent
pour lexpansion dans les pays voisins. Louverture des madrassas
est un grand danger pour les pays voisins. Contre la collusion de ces bandits,
il faut la collaboration des forces démocratiques du monde entier.
La guerre a effacé la mémoire de
nos ancêtres. Les femmes qui subissent cette guerre ont la responsabilité
de trouver le moyen de lutter, sinon elles aident leur ennemi »
Mme Hamida, professeur du Lycée
Esteqlal de Dushanbe « Nous sommes les égales des hommes et nous nous battons à leur côté depuis toujours. Cest un appel à toutes les femmes afghanes de lextérieur pour quelles continuent à se battre et à communiquer avec celles qui sont restées à lintérieur. Nous ne nous laisserons pas faire, et nous continuerons à construire des lycées pour nos filles pour quelles puissent se défendre. Au risque de nos vies, nous continuerons à instruire nos enfants.
Nous demandons à lONU de faire
son travail et de nous donner la parole.
M. Aryanfar, Attaché dambassade
de lEtat Islamique dAfghanistan exprime sa reconnaissance extrême
à lAssemblée des femmes, et redit que les combats se font au nom des
intérêts extérieurs. « Des personnes pensent quil ny a
pas de différence entre les Talibans et la Résistance »
M. Aryanfar était responsable
de la radio et de la télévision à Kaboul entre 1992 et 1996. En 1992, 400
femmes travaillaient à la radio de Kaboul et en 1996, il y avait 650 femmes
à Radio Kaboul. Il y avait des femmes journalistes, et quand les Talibans
sont arrivés, ils ont demandé au gouvernement de lEtat Islamique de
supprimer le rôle de la femme. Il ny a pas eu de négociation possible
sur ce sujet.
Il y avait alors 70 % de femmes parmi
le personnel enseignant des universités de Kaboul.
M. Aryanfar, raconte avoir reçu personnellement
le message du Président Rabbani et du Commandant Massoud pour empêcher léviction
des femmes à la télévision et à la radio.
Le principal souci du gouvernement
est dinstaurer la démocratie en Afghanistan. Ils se battent pour les
droits de lhomme et des femmes, et pour la dignité de leur culture.
Il rappelle que Mahomet a montré à tous les musulmans quil prenait des
conseils auprès de sa femme et de sa fille, et que cétait un message
à tous les musulmans.
Se succédèrent à la tribune toutes
les personnalités présentes venues apporter leur soutien aux femmes afghanes.
Toutes les femmes occidentales présentes furent frappées par la franchise
et la détermination des femmes afghanes à ne pas se laisser opprimer par une
loi barbare qui ne correspond en rien à leur tradition culturelle.
Nasreen Gross, écrivain, afghane exilée
depuis 25 ans aux Etats-Unis, a écrit un livre sur les diplômées du Lycée
pour jeunes filles Malalaï de Kaboul, et nous raconta que la volonté de tous
les Afghans a toujours été de faire éduquer sa jeunesse et de participer à
lévolution du monde.
Annie Sugier, présidente de « Sydney
Atlanta Plus » prit la parole pour expliquer combien elle se battait
pour quil y ait une « délégation afghane » aux prochains jeux
olympiques de Sydney. Elle a réussi et deux femmes afghanes seront présentes.
Cest un grand succès.
Entre les discours, les nombreuses
caméras venues de la BBC, CNN et autres télévisions du Tadjikistan, dOuzbékistan,
interviewaient les participantes dans le hall de lhôtel.
Dans la soirée, Sophie Marsaudon envoyait
son papier pour RFI, se débattant pour obtenir le satellite. Khalida Messaoudi
et elle se sont fait « virer » trois fois par la police, omniprésente
autour de lhôtel. Linterview en direct a fini par avoir lieu.
Mercredi
27 juin 2000 Elaboration
de la charte des droits essentiels de la femme afghane Déclaration
de soutien des associations occidentales
Tandis que les femmes afghanes senfermaient
dans une pièce pour réfléchir et rédiger leur charte, les occidentales sisolaient
également pour définir les termes de la déclaration de soutien que nous décidâmes
dappeler Appel de Douchanbé.
Nous nous sommes promis de porter la
voix des Afghanes à travers le monde, et malgré les pressions exercées par
le gouvernement français par lintermédiaire de son attaché dambassade
à Islamabad pour empêcher la tenue de cette conférence, nous avons pris lengagement
solennel de faire signer cet appel à toutes les personnes souhaitant aider
les femmes afghanes.
Alors que sachevait la rédaction de lappel de Douchanbé, nous entendîmes les échos de la voix
de Mahila, afghane réfugiée en Bretagne : elle annonçait la proclamation de la charte des droits essentiels
de la femme afghane, et chantait son bonheur davoir réussi à transcender
les différences ethniques et culturelles, afin que cette charte voit le jour
dans un climat de paix et de sérénité totales, qui apportait un démenti flagrant
à tous ceux qui pensent quil est impossible de réunir plus de deux afghans
sans que surgisse un conflit.
Précisément, dans cette salle de conférence
de lhôtel Avesto, plus de deux cents femmes afghanes avaient réussi
à se mettre daccord sur un texte complet, dans un calme parfait, pour
le bienfait de toutes leurs surs afghanes et de leur pays.
Après un repas pris ensemble, laprès-midi
fut consacré à la lecture et à la proclamation des textes, devant la presse.
Nasreen Gros eut lhonneur de lire la charte des droits essentiels de
la femme afghane à la presse.
Les
organisations féministes de lOccident, par la voix de leurs représentantes
sur place, sengagèrent à soutenir cette charte et firent part à lassemblée
de leur détermination à poursuivre le combat au côté de leurs surs afghanes.
La journée fut conclue par un dîner,
avec musique et chansons. Le manque de climatisation aidant, nous sommes rentrées
nous coucher remplies dune euphorie totale et dune fatigue extrême :
nous avions réussi à mener à bien nos objectifs : afghanes, françaises,
américaines, algériennes , nous avons toutes eu le fort sentiment davoir
accompli un pas de géant pour lavenir des femmes musulmanes, des femmes
afghanes, et par conséquent pour lAfghanistan.
Une
journée daction, par Patricia Lalonde Organisatrice
et membre de NEGAR
28
JUIN /Matin
Pendant que les femmes Afghanes rédigeaient
la charte, nous sommes parties, Hacina, Maliha, Chekeba et moi-même, à lambassade
dAfghanistan au Tadjikistan afin de négocier un hélicoptère qui nous
emmènerait chez le commandant Massoud afin quil reçoive notre délégation.
Lexcellent représentant du Gouvernement Afghan, Abdul Raschid Aryanfar,
faisait tout son possible. Les aéroports étaient fermés du 1er
au 7 juillet à cause du sommet « Poutine - Jang Zemin, plus Tadjikistan,
Kazakhstan, Kirghizstan (Ouzbékistan en observateur).
Il fallait obtenir des autorisations
pour atterrir ailleurs au Tadjikistan. La bonne nouvelle arrive enfin ! Lhélicoptère sera là à 8 h jeudi 29 mais ne peut emmener que
9 personnes, ce qui fût terrible pour celles qui nont pu faire partir
du voyage. La presse et les femmes afghanes, revenues pour voir leur pays,
ont été évidemment prioritaires.
Nous étions rassurées. Le Commandant
Massoud allait nous recevoir, lire la charte des femmes Afghanes, faire ses
commentaires et peut-être même la signer.
Autre signe de lintérêt du
Commandant Massoud pour notre action : nous avons demandé à rencontrer
son épouse. Là aussi, il a fallu téléphoner à « la vallée ». Attendre
la réponse du commandant qui fût positive. Mesurant le côté exceptionnel de
cette rencontre, nous avons pu rencontrer, Madiha, Chekeba, Hassina Elizabeth
et moî-même, une femme musulmane moderne, belle, rayonnante, malgré le drame
quelle vit, ayant une admiration sans borne pour son mari, et de grands
projets pour son avenir et celui de
ses 6 enfants.
Après une heure de visite, où nous
avons été reçus chaleureusement, buvant le thé et nous faisant des confidences,
tout cela facilité par le travail de traduction remarquable de Chékéba, nous
sommes toutes sorties de chez Sedeka Massoud avec limpression quelle
était le meilleur atout du Commandant.
JEUDI
29 JUIN 2000
Visite
des collèges et lycées Samaniyan et Aryana Par
Elizabeth Cazaux, Collectif Liberté Afghanistan
Le temps des émotions nétait
pas fini : à notre arrivée au Lycée Samaniyan, nous fûmes acclamées par
une foule de petits et grands, qui navaient tous quun souci en
tête : nous prouver et nous faire ressentir leur volonté de sinstruire,
et de participer à la résistance afghane contre lobscurantisme taliban.
Ils nous accueillirent, avec des chansons,
les bras chargés de fleurs, habillés de leurs plus beaux habits : cétait
jour de fête au Lycée ! Par groupes successifs, ils montèrent sur lestrade
de la grande salle du Lycée pour nous chanter des chansons à la gloire de
lAfghanistan éternel et impossible à soumettre.
Shoukria Haidar, de lAssociation
NEGAR, remit un chèque et leur fit un discours sur la nécessité de continuer
la lutte en étudiant, en continuant à construire des structures sociales,
et elle finit debout sur lestrade les bras levés et les mains jointes
sur un bouquet de fleurs en signe de victoire, acclamée par des centaines
de petits lycéens et lycéennes ! A cet instant, je me suis sentie très
fière de faire partie de son association.
Le Lycée Samaniyan compte 700 élèves,
et loue les locaux dune école polytechnique. 42 professeurs y enseignent
toutes les matières, y compris la culture physique. Lécole est ouverte
depuis 4 mois, et manque déjà de place, de manuels scolaires, de matériel
pédagogique, de chaises et de tables. Ils ont besoin également dordinateurs
et de machines à coudre, pour relancer des ateliers de couture qui permettraient
déviter loubli des traditions culturelles afghanes.
En route pour le collège Aryana dont
la réfection des locaux a été financée en partie par lUNHCR. 35 professeurs et 550 élèves répartis
de la 1ère à la 9ème classe. Le bâtiment est prêté gratuitement
par le gouvernement tadjik pour 5 ans. La scolarité par élève se monte à 2
dollars par mois, toutefois, 91 élèves ne payent rien compte tenu des faibles
ressources de leurs familles.
Dans cet établissement également, on
fait état de besoins dans tous les domaines. Cet établissement qui débute
à peine est particulièrement démuni. Les réfugiés afghans, dès quils
ont eu connaissance de louverture de ces établissements scolaires, se
sont précipités pour faire inscrire leurs enfants, et la demande est de plus
en plus importante.
Jai été impressionnée et émerveillée
par lorganisation et lefficacité de tous ces réfugiés, qui, avec
des moyens très réduits, accomplissent des miracles. On assiste à Douchanbe
à la naissance dun mini-état afghan qui donne un aperçu de ce que pourrait
être un véritable état afghan, avec des gens éduqués, organisés et conscients
de leur responsabilité envers leur peuple. Il ne fait aucun doute que, si
ces réfugiés ont lopportunité de rentrer un jour dans leur pays, ils
lui apporteront en plus de leur éducation et de leur savoir-faire, lessence
même qui leur permet de se tenir debout, résistants et dignes.
Et comme une récompense suprême, dans
la plus pure des traditions afghanes, toute léquipe a eu droit à un
pique-nique organisé par les professeurs du Lycée Samaniyan, au bord dun
torrent impétueux, dont une jeune fille ma précisé que, si nous avions
été en Afghanistan, leau du torrent aurait été beaucoup plus bleue
Après un festin de melon et de kebabs, nous nous sommes réunies autour dun
thé vert et avons eu des conversations
typiquement féminines
.
Shakila, Roya, Mahila, Massouda et
les autres nous ont parlé de leurs aspirations de femmes, de mères et de professeurs.
La question de leur retour au pays dans un Afghanistan en paix a été évoquée,
et toutes étaient daccord pour rentrer dès que cela serait possible,
hormis Roya qui est à Douchanbé depuis seulement 3 mois, qui vient de la vallée
de Parwan, et dont les échos de la guerre résonnent encore dans sa tête. Je
leur ai appris à compter jusquà 10 en français, et elles mont
appris à compter en persan
. Shakila, toi qui parles anglais
bien mieux que moi-même, je tai promis de ne pas vous oublier, et je
tiendrai ma promesse.
Vous tous, Afghans réfugiés à Douchanbé
ou en France, résistants vivant en Afghanistan, soyez tous remerciés pour
votre accueil si chaleureux et fraternel, et soyez convaincus que nous emploierons
toute notre énergie à faire passer votre message au monde entier.
CLOTURE
DES JOURNES DE DOUSHANBE Par
Patricia Lalonde
29 JUIN 2000
- 18 h 00 Nous étions toutes éparpillées, les
unes au Bazar, les autres encore dans les écoles. En rentrant à lhôtel,
Monsieur Abdul Raschid Aryanfar, lattaché à lambassade dAfghanistan,
qui fut directeur de la télévision et
de la radio de Kaboul, nous informe dune réunion très importante dans
limmense building en face de lhôtel.
Nous voici montant les escaliers majestueux
du « Asia International Peace Keeping Center », nous sommes
reçues par une vingtaine de personnalités représentant les ONG et les milieux
associatifs.
Son Président dirigeait la réunion.
Après son discours daccueil dans lequel il nous a chaleureusement remercié,
tout particulièrement Shoukria,Haïdar et « women on the Road on Afghanistan », davoir organisé cette réunion pour les
femmes Afghanes, il nous félicite de son succès et nous demande de nous présenter les unes après les autres et
de dire notre engagement.
Chacune dentre nous a réitéré
limportance que nous accordions à cette charte des droits fondamentaux
de la femme Afghane et,toutes, nous avons également remercié les autorités
Tadjiks de leur accueil.
Pour ma part, je leur ai expliqué que
nous comptions faire du lobbyng auprès des politiques afin quils ouvrent
les yeux sur ce qui passe en Afghanistan et comprennent le double jeu du Pakistan
qui aide les Talibans, et accepte quils violent les droits les plus
élémentaires de lhomme.
Les représentants des divers ONG se
sont à leur tour présentés :
Glosk hachimi
Président «Paix et Asie» a souhaité que lAsie et lEurope
se rapprochent. Il a rappelé que le Tadjikistan oeuvrait pour la paix en Afghanistan.
Ismail Rosi, Afghan,
réfugié politique, a créé la fondation « Paix et Amitié en Afghanistan »
La présidente de lAssociation
culturelle des femmes Tadjiks, membre honoraire du Centre International pour
la Paix, a expliqué le rôle des femmes pour rétablir la paix en Afghanistan.
Le représentant du gouvernement tadjik
pour les ONG, Monsieur Snobodin nous
a expliqué que nous avions beaucoup de choses à supporter sur nos épaules.
« Vous êtes des vrais amies. Là où il y a des femmes, la paix peut sinstaurer ».
Les femmes du Tadjikistan ont de plus en plus de pouvoir aux gouvernement
et au Parlement. Elles tiennent un rôle essentiel dans les entreprises. Notre président comprend combien les femmes
sont importantes. Nous sommes une société démocratique ou la société civile
est très vivante. 600 ONG sont présentes
au Tadjikistan. Maintenant nous avons la paix au Tadjikistan, demain nous
allons franchir une étape supérieure et
amener la paix en Afghanistan. Votre meeting restera historique ». Nous étions toutes à la fois gênées
de tant de compliments et fières de pouvoir un peu contribuer, à notre façon,
à un retour de la paix en Afghanistan. Nous ressentions
également beaucoup de respect pour le peuple Tadjik qui résiste aux
tentations de déstabilisation par les islamistes intégristes.
Le président du «Asia International
Peace Keeping Center» a conclu en nous expliquant que ce que nous avions fait
serait porté au plus haut niveau, que lundi se tenait une cession sur les
droits de lhomme où ils allaient parler de notre réunion sur la charte
des femmes Afghanes. Il a proposé à Shoukria Haïdar de devenir secrétaire
du Centre International pour la Paix Asie, pour les Afghans, et quune
membre soit désignée pour représenter lOccident, ce qui ma été confié.
Après les inévitables prises de photos,
les unes avec le président, les autres avec le vice-président, les ONG, etc.,
nous sommes retournées à lhôtel, sans dîner, avec le sentiment du devoir
accompli.
VENDREDI
30 JUIN Retour Par
Patricia Lalonde
Notre retour fût marqué par une rencontre
inattendue. A laéroport de Duchanbe, nous
remarquâmes une fort jolie femme blonde, baroudeuse. Elle nous intrigua !
Diane Lebow, journaliste - écrivain
américaine et Agnès Cazero, sont allées lier connaissance ave elle. Nina est journaliste - photographe
Suédoise, militante proche du commandant Massoud et connaissant parfaitement
la situation en Afghanistan. Nous
avons passé la journée ensemble à Moscou et nous nous sommes promis de retourner
ensemble en Afghanistan.
Elle nous a expliqué ce dont avaient
besoin les femmes afghanes : de largent entre autre pour acheter
des machines à coudre pour soccuper et fabriquer de lartisanat.
Elle nous a aussi démontré combien le combat de Massoud contre les Talibans
était un vrai combat de résistance et que nous nétions pas les seules
à nous battre.
Compte-rendu à deux mains, des journées
de DOUSHANBE Par Patricia Lalonde, Organisatrice,
Association NEGAR Et
Elizabeth Cazaux, Collectif Liberté Afghanistan
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Copyright © Women on the road for Afghanistan 2001 | |||||||||||||||||||||
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